La vue du Mt Roy est superbe. On y est monté comme des calus, je l’ai évoqué dans une note, il y a des mois. Nous sommes donc partis vers 7 heures du matin en ce vendredi 11 novembre. Bien sûr, pas grand monde sur la route à cette heure-ci, d’autant plus que le départ de la randonnée est à quelques kilomètres en dehors de Wanaka, en direction d’aucun village. Ayant pris des informations générales au bureau du Department of Conservation, nous avons un peu hésité avant de trouver le bon parking. Nous sommes même allés frapper à la porte d’une ferme demander notre chemin, et o surprise, avons réveillé le fermier ! Nous arrivons finalement au point de départ où nous sommes bien évidemment les premiers. Ah, la montagne pour nous seuls. Poussés par une concurrence toute masculine nous avons commencé l’ascension un peu trop vite à mon goût, moi qui aime les efforts progressifs. Et c’est une grosse montée. 1200 m de dénivelé positive sur des sentiers herbeux très roulants. Jan ce matin semble pouvoir monter plus haut que moi en fréquence cardiaque et honnêtement j’ai bien senti une petite brûlure au cœur, différente de celle plus habituelle qui chauffe les poumons après une profonde inspiration. Nous sommes vraiment partis trop vite et après un net ralentissement coup de pompe dans la dernière et très raide partie de l’ascension, atteignons le sommet trempés et vidés. Il fait un temps magnifique mais un vent glacial souffle. Polaire, Gore tex bonnet et gants sont indispensables pour éviter la pneumonie. Mais la vue est superbe, et nous sommes restés au sommet de nombreuses minutes, nous abritant du vent autant que possible et prenant de nombreuses photos. Après nous etre alimenté et réhydraté, nous décidons de redescendre par le même chemin et de ne pas suivre la boucle qui nous aurait amené a une quinzaine de kilomètres de la voiture. Chemin faisant, les premiers randonneurs apparaissent, plusieurs centaines de mètres en contrebas, minuscules points multicolores au milieu des chaumes ocres. Tous les types de randonneurs sont là. Les retraités japonais super équipés, les gros tous rouges qui veulent maigrir, les jeunes backpackers inexpérimentés en short et sandales, une joggeuse locale (si si!) et Catherine et Alice deux néerlandaises rencontrées à Punakaiki il y a quelques jours et que Jan avait déjà croisées à Nelson. Elles ont entamé l’ascension voilà environ 30 minutes, nous la finissons pratiquement… On se donne rendez-vous dans l’après-midi. En fait nous sommes affamés et malgré une préparation longue et passionnée, nous savourons notre déjeuner, nouveau festin arrosé de nectar de la région de Marlborough et pris dans le jardin, bien avant que nos amies ne redescendent de la montagne. Au menu, nous avons eu du saumon acheté la veille dans une ferme à saumon un peu avant Haast. Succulent, le meilleur saumon que j’aie jamais mangé. Fenouil et carottes en julienne, sauce au pinot gris Seresin. 10/10. Nous passons une très bonne soirée. Apéro avec des locaux, concert de jazz swing avant de retrouver le filles à leur pension où nous faisons vraiment connaissance. Elles sont parties pour voyager un an et demi. En NZ et Australie. Après plusieurs années de boulot comme consultante en Management Catherine a décidé de changer de vie et de voyager. Elle a le projet d’ouvrir un restaurant café concert à son retour en NL. Elle a une voix rauque et une frimousse d’intrépide. Toujours très sure d’elle mais pas vantarde. Et bavarde ! Nous finissons très tard mais Jan, au petit matin décide d’aller faire du canyoning. Pour ma part, en ce samedi pluvieux je fais la grasse matinée. Dans le salon je fais la connaissance de deux nouveaux arrivants au Matterhorn. Ils sont étudiants à Dunedin, Sud-Est, et musiciens amateurs, venus animer un mariage dans la soirée. Ils répètent quelques morceaux et j’en profite pour les enregistrer. Voilà, c’est pour vous. _Users_arnaud_Documents_Arnotearoa_Sons_R1_fixufin.m4a En soirée, nous invitons Cathenalice à dîner. Côtelettes d’agneau succulentes, juteuses, avec de la menthe fraîche ! Mmmmm… Si je me permets des passages aussi inutiles et ennuyeux sur la cuisine, c’est que ces moments sont rares et tellement français. Ils m’apportent les saveurs et le plaisir indispensables au cours d’un aussi long voyage. Parce qu’ici le plus courant des repas, c’est Fish’n chips. Au niveau des saveurs, sauf exception, ça se pose là ! Dimanche matin nous partons en voiture en direction du parc national Mt Aspiring, en vue de faire une randonnée au pied des glaciers Rob Roy. Au bout de trente kilomètres de piste en terre, et après avoir traversé de nombreux gués heureusement assez bas, nous garons la voiture à Raspberry Creek. De là démarrent de nombreux sentiers pour randos d’une journée ou de plus d’une semaine. Les possibilités sont immenses et de tous niveaux, chemins balisés ou « bush bashing » le plus sauvage, où l’on trace son propre parcours hors des sentiers battus. Pour nous, ce fut une jolie randonnée de 3-4 heures aller-retour, allure pépère avec un pique-nique au pied des glaciers et la compagnie clownesque et chapardeuse des Kea, ces perroquets des montagnes très nombreux dans le sud-ouest de l’île. Les photos de cette journée sont dans l’album « Instants de voyage ». On y voit notamment les moutons sauteurs ! De retour à Wanaka, en soirée où nous trouvons dans la pension deux militaires français en poste à Nouméa et en vacances en NZ. L’un d’entre eux vient de Kembs, à quelques kilomètres du village où j’ai grandi. Il me donne un bon plan, un backpacker appelé « Billy Brown’s » à côté de Dunedin. C’est noté, on ira faire un tour si on est dans le coin. Mais demain, départ pour Queenstown.

Quels sont les sommets visibles sur la photo ci dessus?